20/01/2025
"Le ver de terre creuse son tunnel dans l'obscurité et avance sans rien voir. Il creuse et creuse mécaniquement sans savoir où il va. L'éléphant lui, avance à la lumière. À chaque pas, il regarde tout ce qu'il se passe autour de lui. Il prend son temps, il s'en nourrit, porté par son effort.
Le ver de terre s'épuise, l'énergie de l'éléphant, elle, ne faiblit pas.
Pour ne pas succomber à l'hystérie de la performance, sois comme l'éléphant."
(Fabrice Midal)
Depuis que j’ai créé Je vous raconte… (9 ans déjà !), j’ai pris l’habitude en début d’année, de prendre ma plume sur un sujet que je choisis. En fait, c’est plutôt lui qui me choisit, c’est le sujet qui m’habite au moment où il est l’heure de vous présenter mes vœux. J’avoue que ce processus est parfois poussif, parce que la créativité ne fonctionne pas ainsi, à heure fixe. Elle n’a pas de rendez-vous, elle est libre et prend son temps.
Cette année encore, j’entends depuis 20 jours le tic-tac de janvier qui me poursuit et j’hésite : faut-il écrire quand ce n’est pas le bon moment ? Quand le processus créatif est en plein boulot, c’est-à-dire qu’il part dans tous les sens, qu’il s’éclate comme un fou dans l’arborescence de mon cerveau ? Moi je ne sais pas le faire. Je ne sais plus faire autrement – quand c’est moi qui dois m’exprimer – que d’être parfaitement authentique et j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là.
Au petit déj’ ce matin, en buvant mon thé vert menthe sur fond musical, alors que j’oscillais encore entre laisser tomber mes vœux pour cette année et me forcer à la performance d’écrire (puisque c’est mon métier après tout), je tombe sur un passage de mon livre* : « La performance est la passion de l’engagement. Elle n’a rien à voir avec l’hystérie de la performance qui est l’ennemie de la créativité, de l’envie, de la réalité ».
Ouf ! J’étais à deux doigts de tomber dans l’hystérie de la performance alors que tout ce que je voulais moi, c’était vous souhaiter une très belle année 2025, dans la douceur des cœurs, dans la joie partagée, dans la juste performance « pris par un mouvement intérieur, toutes les antennes en éveil, en s’oubliant pour exprimer, pour inventer, pour se réaliser, pour sortir des process et toucher la profondeur de la vie* ».
* Suis-je hypersensible ? Enquête sur un pouvoir méconnu. Fabrice Midal.