Le papillon bat de l'aile

29/08/2018

Le papillon bat de l'aile

Cet été, j’ai vu des papillons. Des vrais, des beaux, des sans pesticides, avec des couleurs tout droit sorties de mon cahier de coloriage. J’ai vu aussi un ciel étoilé faisant l’effet d’un feu d’artifice silencieux qui illuminerait tout le ciel en même temps. Cet été, j’ai entendu le silence du monde des hommes et la nature se remettre à chanter. C’était en France pourtant, là où la présence de l’homme se réduit à 1,4 habitant au km2. Faut-il en conclure que là où l’homme ne va pas, la nature explose ?

Cet été, j’ai vu des papillons. Des vrais, des beaux, des sans pesticides, avec des couleurs tout droit sorties de mon cahier de coloriage. J’ai vu aussi un ciel étoilé faisant l’effet d’un feu d’artifice silencieux qui illuminerait tout le ciel en même temps. Cet été, j’ai entendu le silence du monde des hommes et la nature se remettre à chanter. C’était en France pourtant, là où la présence de l’homme se réduit à 1,4 habitant au km2. Faut-il en conclure que là où l’homme ne va pas, la nature explose?

 

Mouais… à moins que ce soit la nature qui nous explose tous au final ?

 

Parce que cet été j’ai eu trop chaud aussi. Heureusement, ça n’a été insupportable que 2 jours, parce que je crois qu’un jour de plus et je tuais mon voisin pour prendre sa place dans la rivière. Une chaleur à maudire le bitume qui te la renvoie en pleine face et à embrasser l’arbre qui te donne l’ombre, la fraîcheur et l’air. Je me suis presque sentie proche de l’ours polaire qui s’accroche à sa banquise fondante…

 

J’ai vu aussi des vautours par dizaines que l’homme devait lui-même nourrir de carcasses parce qu’à force de battre les ailes du papillon, les animaux ne peuvent plus mourir pour constituer le repas des vautours. Ils ont disparu, éteints, dead, nada.

 

J’ai vu des villages désertés, des maisons abandonnées, des rideaux fermés sur les commerçants de proximité étouffés. J’ai vu des agences immobilières, des assurances et des banques. J’ai vu des tas de maisons à vendre et des tas de lotissements en construction. J’ai vu des travaux partout et des inondations à la première pluie, mais où est le rapport ?

 

Je suis entrée dans chaque grande ville par les mêmes zones commerciales, les mêmes magasins, les mêmes déchets. J’ai trouvé un bout de plastique dans mon saucisson, mais où est le rapport ?

 

Hier, j’ai vu un homme démissionner en pleurant de colère et de découragement. Je l’ai entendu prononcer des phrases énormes comme "la planète est une étuve", "les lobbies sont toujours plus proches du pouvoir", "on s’évertue à entretenir voire à réanimer un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres", et j’en passe. Le fond ne m’a pas étonnée mais dans la bouche d’un ministre en pleurs, ça a toujours plus d’impact… ou pas !

 

Parce que j’ai vu des journalistes s’attarder sur l’impact de cette annonce sur la popularité du petit Emmanuel. J’ai vu un Gouvernement marteler sa détermination à tout continuer comme avant. Et j’en ai marre d’entendre les uns rejetés la faute sur les autres tout en allant se battre pour un pot de Nutella ou faire la queue à minuit pour le nouvel IPhone.

 

La nature se fout de savoir qui de nous est responsable, elle est en colère et elle a raison. Quoi qu’il arrive elle gagnera, et elle mettra tout le monde dans le même sac, quelque soit son pouvoir, sa religion, son porte-monnaie, sa nationalité, son orientation sexuelle, qu’il se soit battu pour elle toute sa vie ou qu’il soit resté le cul sur son canapé à regarder TF1 en bouffant son MacDo tout en commandant sur Amazon une énième paire de Stan Smith pour faire plaisir à sa gosse.

 

Vite, il faut que je repense à mon papillon sans glyphosate !