"Je travaille dans la communication...?"

21/07/2022

"Je travaille dans la communication...?"

 Et toi, c’est quoi ton métier ? Cette question m’angoisse parce que je sens que ma réponse ne va pas me permettre de me faire comprendre. Mais je m’entends dire du bout des lèvres : « je travaille dans la communication » avec un ton qui amènerait presque le point d’interrogation à la fin… ? Comme si je n’étais pas sure. 

Mon problème est que communiquer pour communiquer dans le sens où on l’entend aujourd’hui, ça ne m’intéresse pas ! Et pourtant j’ai un diplôme de communication (qui date de 20 ans déjà) mais il faut que je vous le dise : je me fous de savoir quels sont les bons contenus à publier sur quels réseaux et à quel rythme pour qu’on me voie et qu’on pense à moi. Je me fous de savoir combien de personnes ont « liké » mon contenu ou l’ont repartagé. Tout cela est vide pour moi et d’un ennui mortel ! Et je suis consciente que pour que ces mots arrivent jusqu’à vous, je vais probablement passer par un réseau social…

 

« Ah, tu fais des sites internet ? »… NON !

 

Ce qui m’intéresse, c’est de savoir combien de personnes ont été inspirées par ce que j’ai raconté et comment ça a résonné chez elles. Savoir si un petit bout de cette histoire a suscité une émotion, un sourire, une larme, un espoir. Ou juste ce doux ressenti quand la beauté fait dresser les poils et réchauffe le cœur. Par exemple, je peux m’émerveiller sur une jolie tournure de phrase, sur le son chantant des mots qu’elle contient, sur la justesse de ce qu’ils expriment qui vient libérer quelque chose en moi qui n’arrivait pas à sortir. L’espace d’un instant, ça me remplit, ça m’inspire, ça me donne envie de serrer quelqu’un dans mes bras! Et parfois même ça débloque quelque chose en moi qui va permettre d’autres choses, tout de suite ou plus tard.

 

Tout le reste n’est qu’un "média" dans son sens premier : "un moyen de distribution, de diffusion ou de communication interpersonnelle". Ce n’est pas l’important et encore moins le but, c’est juste le moyen, le pigeon voyageur amélioré.

 

Bien souvent, la première réaction des gens quand je dis que je travaille dans la communication c’est : « ah, tu fais des sites internet ? ». Les bras m’en tombent… ! Et pourtant, ce n’est pas complètement faux, ça peut m’arriver de bidouiller quelques sites internet basiques quand c’est nécessaire, comme le mien par exemple. Mais non, mon métier n’est pas de faire des sites internet, ce n’est même pas d’écrire. Ça, c’est mon pigeon voyageur à moi.

 

Finalement, mon métier ce n’est peut-être pas de communiquer...

 

Ce à quoi je veux contribuer, c’est que les gens se rendent compte de leurs talents, des trésors qu’ils ont en eux et qui leur sont propres. Puis j’ai envie de raconter ces histoires, de les montrer au monde pour inspirer d’autres gens qui n’ont pas encore conscience de leurs talents. J’ai envie d’aider ces gens à parler de ce qu’ils font avec justesse, authenticité et grandeur. Je pense que ces belles âmes ont quelque chose à transmettre, à diffuser, à semer. Je pense que le monde a besoin d’elles et qu’il est temps qu’on les voie. Je pense que ça suffit de se nourrir à longueur de journée des horreurs de ce monde. La beauté, la joie, l’amour et l’espoir aussi sont merveilleusement contagieux. Hurle sur quelqu’un et il te le rendra. Fais-lui un sourire et il te le rendra aussi.

 

Je veux aider les gens à assumer qui ils sont, à oser en parler, à oser se montrer. Je veux les aider à s’exprimer, à dire tout haut ce qui reste trop souvent enfoui dans leurs tripes. Je veux les aider à se lever, à se retrousser les manches et à agir.

 

Alors je crois que je vais arrêter de dire que je fais de la communication, au moins jusqu’à ce qu’on se souvienne de la définition même de ce mot. Dire que j’essaie d’aider les gens à s’exprimer serait peut-être plus juste mais pas très précis. Il faut que je trouve un mot pour remplacer celui qui a perdu son sens. Ou alors, il faut que je retrouve du sens à ce mot. C’est à ça que je réfléchis en ce moment, et mon métier va sûrement prendre un tournant. Je suis en train d’essayer de me lever, de me retrousser les manches et d’agir. Quand j’aurais trouvé, je vous envoie mon pigeon voyageur pour vous en informer !